800 ...

... "merci" par jour.





Grâce à mon épisode "job d'étudiante" (tout en n'étant plus étudiante) de distribution de Direct Soir qui me fera sourire dans dix ans, je booste ma côte de sociabilité et gratifie mon égo ...


Certes, je ne suis pas au fin fond de l'Asie, ni dans n'importe quelle autre contrée de la planète, en train d'apporter secours aux plus démunis... (Petite pensée pour Lauriane qui, dans son parcours autour du monde, en est à l'étape Cambodgienne, et dont j'ai adoré le récit portant sur le dispensaire de Varani, "Agir pour Benares", en Inde.... : http://laudyssee.blogspot.com/).


Mais de mon modeste périmètre compris entre un passage piéton, un Quick, et les portes de sortie de la Gare Matabiau de Toulouse,


Aujourd'hui, Jeudi 6 Septembre 2007, j'aurais :


- passé 25 minutes à réconforter un ... jeune... individu désespéré, aux bords des larmes, dont je connais désormais tous les tourments ... ("Excusez-moi m'dam', si la mère de ma copine' me dit "le temps qu'tu passes avec ma fille c'est de l'argent", je dois le prendre comment ?? ça veut dire quoi, hein ? que c'est une p***, ma meuf ??" <----- Tout a commencé par cette banale question. Je préfère vous épargner la suite du problème.)


- indiqué 13 fois en 2h30 le chemin à des étrangers désorientés ... (soit plus de 6 fois par heure)

• "La rue Arago",
• "La rue Matabiau",
• "Un endroit où on peut acheter un bon whisky",
• "Un cordonnier",
• "Le Pont des Demoiselles",
• "La Place Jeanne d'Arc",
• "Le petit Casino le plus proche",
• "L'arrêt de bus 22",
• "Le parc à vélos",
• "La station de métro La Vache"
• "Un cinéma"
• "Quelque part où on peut trouver un plan de Toulouse"
• "Un Monoprix".

- persuadé 3 canadiens, 2 allemands, 1 japonais et 3 anglo-saxons d'accepter mon journal malgré leur lacunes (ou parfaite ignorance) en Français, et cela pour toutes sortes de raison (apprendre notre langue, regarder les images, faire honneur à Pavarotti ou tout simplement pour me faire plaisir ...).


- détendu l'atmosphère en prétendant que Direct Soir calme les moeurs (donc prenez-le, bon sang!) lors d'une dispute en téléphone et un début de conflit en embouteillage,


- assouvi le besoin de divertissement et d'enrichissement culturel (j'avoue que pour ça il y a quand même mieux que Direct Soir) de 6 chauffeurs de taxi dans l'attente de voyageurs pressés,


- détourné une patrouille de militaires qui se retrouva ravi d'avoir quelque chose d'instructif dans les mains, autre qu'un taki walky,


- narré l'horoscope du lendemain (c'est la particularité de Direct Soir, vous ne lisez pas le journal du jour, mais de demain) à un énième chauffeur de taxi (Balance) et une quincagénaire dépressive (Cancer) (sans jeu de mot),


- aidé une cycliste, un motard, et une femme-les-bras-chargés à insérer un exemplaire de Direct Soir "là où c'est impossible" (derrière les bretelles du sac à dos, dans un sac entre le pain et les tomates...),


- appris que le personnage apparaissant en dernière page de Direct Soir, soit MAITRE YODA, est en réalité le père d'un des passants (qui m'a pris le journal d'une main, l'autre étant occupée par une canette de bière... et qui avait du confondre Yoda avec DarkVador...),


- reconnu que oui, Direct Soir appartient à Monsieur Bolloré, le meilleur ami de Monsieur Sarkozy, et que oui, dans Direct Soir, y'a trop de pub' ; mais que pour l'instant mon job à moi, ce n'est pas de polémiquer sur la relative dépendance de la presse, mais de faire en sorte que mon chariot de journaux se vide avant 19h15 ...


et enfin,

- informé que non, je n'ai pas été punie, mais que je suis bel et bien payée pour effectuer cette tâche quotidienne qui me rapproche toujours plus du peuple !



Et je clotuterais cette article par la phrase du jour, dont l'auteur n'est autre qu'un des mille toulousains croisés durant ces 2h (pendant que le SDF-fils-de-Yoda me révélait son secret) :

• " Vous voyez, LA GARE, C'EST LE MONDE ! "

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