lundi 25 juin 2007

" Le Théâtre des commodités d'Ilotopie "

Par Jean-Jacques DELFOUR,


Agrégé de philosophie, Ancien élève de l’École Normale Supérieure de Saint-Cloud, Professeur de philosophie en Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles & Psychosociologie de la Communication pour les BTS (misérable sous-race d'étudiants! grrrhhh),

Accessoirement le plus grand, le plus charismatique, le plus effronté, le plus élégamment arrOgaNt professeur de tous les temps.
Plus savant que fou, plus captivant qu'un marabout, bouillon de culture personnifié tombé dans la marmite avant même que Freud ne gobe sa première bouffée d'air . . .

JJ, (je peux vous appeler Jean-Jacques??), comme vous me manquez !






******************************************
******************************************

"Commodités : Le Théâtre des commodités d'Ilotopie"

<< Disons-le tout net : ce sont des chiottes. Ne croyez pas cependant que ce soit tout: c'est aussi de l'art, très propre, et une invitation au voyage, à la pensée. Antoine Blondin nommait les chiottes le "lieu pensif": Goethe dit queIque part qu'il y lut un texte «d'un derrière distrait» et le Misanthrope y jette la mauvaise poésie. [...]
Chacun, sauf constipation, connait le plaisír psychique de chier. Mais le voir ! Voilà une expérience nouvelle. Il est possible ici, avec un peu d'imagination de s'extasier devant la merveille qu'est l'invagination du sigmoï de contenant les matières rectales, la contraction des muscles abdominaux et du releveur de l'anus, admirablement coordonnée au relâchement du sphincter anal. [...] Se voir chier - quand cela arrive - est un spectacle ni décevant, ni vraiment enrichissant: simplement étrange. On se découvre sous un angle franchement inédit; tout dépend alors du rapport à son corps, de ses conditionnements culturels. Le voyage introspectif peut s'amorcer ici ou tout aussi bien son blocage total. Mais iI est sûr qu'il ne peut y avoir grand chose de plus.
La déception qui en résulte est une vraie expérience où je suis interrogé dans ma position de spectateur. Habituellement, cette position n'est pas questionnée pour elle-même. A la rigueur, on peut me demander si j'y tiens·, jusqu'où je veux la tenir; mais elle est rarement interrogée dans sa propre existence.
Ce dispositif interroge la limite du désir de voir, non pas abstraitement, dans le discours ou d'un point de vue déterminé - éthique, moral, politique, psychologique, etc. Il l'interroge comme une question personnelle et par des faits, non par des paroles. En quelque sorte, une question m'est posée: toi qui veux à toute force voir, es-tu digne d'être vu, même sous cet angle là ? Jusqu'où tu veux bien pousser ton désir de voir ? Jusqu'à quelle limite ? A quel moment tu dis non? ... >>

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Petite coquinou LNHO...