samedi 2 février 2008

USA : Jour 1 - Départ.

Me voici donc à 10972m d’altitude, très exactement…. Quelque part dans le ciel au dessus de l’Atlantique. Durée de vol restante : 4h41. « Distance since departure » : 1711 miles. La température extérieure s’élève (ou plutôt s’abaisse) à -53°C. NON MAMAN, JE N’AI PAS FROID ! Il y a en effet du givre sur le hublot, mais de mon côté, tout va bien. Et puis chez Air France, on ne fait pas les choses à moitié… Nous avons des petites couvertures en sachet à disposition. (Je m’émerveille d’un rien, et quelque chose me dit que ce n’est qu’un début). A en croire le petit écran que nous avons tous devant les yeux, (incroyable, ça aussi.. On peut visionner les derniers films sortis au ciné, écouter Nostalgie, RFM ou Radio Classique.. On n’arrête pas le progrès), nous en sommes à la moitié (pile !!) du chemin. Le petit avion sur la carte est en plein milieu de l’Océan… mais je viens de tourner la tête, et c’est une mer des nuages absolument grandiose qui s’offre à nous, d’un blanc illuminé par un franc soleil. (Attendez deux secondes que je sorte LuLu pour immortaliser ce moment….). Je dis « nous », mais j’ai l’impression d’être la seule éveillée à bord de cet avion. Tout le monde a fermé son petit store de hublot ; il fait tout noir. Qu’est-ce qu’il leur prend, à tous ces gens, de roupiller depuis le départ ? Cela fait plus de 4h que nous volons, il reste autant à parcourir, et tout le monde dort… Heureusement que mon petit hublot, lui, laisse traverser ver la doûûûce lumière des cieux. J’avoue que j’aurais bien aimé trouver quelqueun pour discuter et comme on dit, « tuer le temps » (mais pourquoi le tuer, ce pauvre temps ? Il passe, parfois lentement, parfois plus.. Furtivement.. Dans tous les cas, il n’y peut rien)… Toujours est-il que cette fois, le temps, je ne l’ai pas vu passer. Je viens à peine d’allumer l’ordinateur (à mes pieds, il ne servait pas à grand-chose), histoire de narrer un petit peu mes précédentes heures, durant lesquelles je me suis plutôt détendue, mine de rien.
Allons-y.
Après un départ sous le(s) signe(s) de l’appréhension, (je ne me suis jamais retrouvée seule dans un aéroport), OUF, je m’en suis plutôt bien sortie. Un grand merci et un gros bisou au passage à mon gentil papa qui m’a accompagnée « fièrement » jusqu’à la file d’embarcation (que j’ai tenu à parcourir en long en large et en travers alors que j’étais la seule et qu’il me suffisait de passait en dessous des élastiques… blonde attitude). Le trajet Toulouse/Roissy se déroula en compagnie de deux mamies prêtes à conquérir l’Egypte. Haaaaaaa les voyages de retraités… il me tarde. C’est qu’ils doivent bien s’amuser, quand même. Gentilles, les hôtesses. « Madame, buvez de l’eau, c’est important - surtout pour les longs courriers ! » (son regard signifiait plutôt : Vous êtes vieille, et on ne veut pas de malaise dans l’avion, je vous suggère de vous hydrater, sinon ça va mal se passer. ).
Le temps d’échanger deux / trois mots, et nous étions déjà sur le sol parisien, tous prêts à repartir pour diverses destinations. La mienne n’était visiblement pas très prisée… Je n’ai retrouvé aucun des passagers au Terminal pour Philadelphie. D’ailleurs, je tiens à préciser que le parcours jusqu’à ce Terminal se déroula sans soucis. Hop hop hop… Passage au rayon X… Bip bip, ça sonne. Ma ceinture, comme d’hab.. La même que j’avais portée lors de mon premier voyage en avion, pour l’Angleterre. La même qui sonna sous le portique et qui me provoqua une montée d’adrénaline.. « J’ai rien fait, j’vous jure !! ». Ah, j’ai l’intention de développer une nouvelle mode. Attention, ça va faire fureur… : les chaussures en sac poubelles plastique. Le déshabillage, déchaussage, « l’enfilage » de bouts de plastique bleu en guise de chaussons le temps d’analyse des bottes… Un grand moment de ma journée. J’aurais pu faire le moonwalk pour patienter mais je n’ai pas osé…
Bref. Tout le monde emprunte le petit bus pour rejoindre l’avion. Plus d’américains que de français à bord… Chic. Et bien entendu, les fameux petits papiers à remplir en attendant. On m’avait prévenue de la teneur risible de ces documents, mais à ce point…. J’ai adoré. Une grande expérience à nouveau !! « Souffrez-vous de troubles mentaux ? Consommez-vous des drogues et stupéfiants, êtes-vous toxicomane ? Avez-vous l’intention de commettre des activités illicites ou de nature criminelle ? »… Mon passage préféré reste toutefois : « Avez-vous été par le passé ou êtes-vous actuellement impliqué dans des activités d’espionnage ou de sabotage ; des activités terroristes ; un génocide ; ou avez-vous d’une manière ou d’une autre participé aux actes de persécution commis par l’Allemagne nazie ou ses alliés entre 1933 et 1945? ». Je vous avais bien dit que je n’en étais qu’au début d’un éternel émerveillement…
Blague à part, je me sens déjà.. Américaine. Les hôtesses et stewards Français me parlent en anglais, et parlent français aux américains « réels ». Je dois avoir une tête de canadienne… Une fille venue du froid. Je ne sais pas. Avec mon blouson blanc Quechua…
Pour continuer dans l’émerveillement, un repas made by Air France ultra copieux et pas mauvais du tout, malgré tout ce que j’ai pu entendre à ce sujet. Le vieux mythe du « la bouffe Air France, berk ! », c’est fini. Petit aperçu du contenu… :
Nectar de mangue (j’aurais pu demander une coupe de champagne, mais je me suis dit que c’était un peu risqué pour mon estomac et le siège d’en face…) ;
Tarte tatin arlésienne aux poivrons, tomates et aubergines ;
Fricassée de poulet rôti sauce tomate épicée et semoule à la ciboulette ;
Camembert (PRESIDENT) ;
Yaourt ;
Crumble aux noix (il n’y avait plus d’abricot… bien dommage) ;
Thé.
Moi qui m’attendais et me préparais psychologiquement à un sandwich pain/camembert, j’étais plutôt euphorique à la vue de ce plateau magistral !
S’en suivirent des heures à regarder par le hublot l’immanquable mer des nuages et panoramique des côtes irlandaises, puis mon choix concernant le programme proposé à l’écran se porta sur « Le meilleur de Taratata ». Quoi de plus agréable que de planer littéralement au son d’un joli duo James Blunt / Micky Green, dégustant un petit thé au jasmin…
Les heures passent, bizarrement d’ailleurs, puisqu’à ma montre il est actuellement 19h 03... Alors qu’il fait jour comme en plein midi et que je sais pertinemment qu’il est en réalité… 13h03. Petit chamboulement, sur le coup.. On se croirait en plein été, lorsque le soleil ne se couche pas avant 22h…
Un regard sur la carte du ciel : nous joignons quasiment les côtes québécoises ! La mer du Labrador nous tend les bras. A vrai dire je n’en vois pas la couleur (toujours ce long tapis blanc au dessous de nous…) mais faisons confiance au satellite. Et au commandant de bord. Quelle voix envoûtante ce commandant.. Ce n’est donc pas un mythe. Peut-être que si les nuages dévoilent quelques culottes de gendarme (j’ai toujours trouvé cette expression.. délicieusement moche), j’arriverai à capturer, avec l’aide de LuLu (pour celles et ceux qui n’auraient toujours pas compris : LuLu is my lovely Panasonic camera), les terres de Corner Brook, ou Goose Bay. (Vous chercherez… Papa, je compte sur toi ; l‘Atlas est dans le bureau).
Bon, ce n’est pas tout, mais il reste environ 3h de vol… Il fait un peu meilleur à l’extérieur : -45°C. Allez, c’est supportable. Je vais imiter ces braves gens étalés sur les sièges vides (la classe éco n’a pas fait fureur aujourd’hui!) et tenter de fermer l’œil un petit peu. A mon réveil, nous serons en train de survoler le Québec, puis Boston, puis Philadelphie.. Toujours sous le soleil exactement…
Promis, la prochaine fois, j’assai de faire moins long. Moins soporifique.. Moins « prolixe »… Moins… Oh et puis, je ferai ce que je veux ! (avec mes cheveux).

Have a nice afternoon.. Heu, evening… Ou night. Well ; see you later !

Bons baisers des nuages ! (Je m’en irai dormir dans le paradis blanc…)

PS: parait-il que je suis connectée à l’US Airways Free Wifi.. Mais là non plus, je n’en vois pas la couleur.

Pour info, ce message est donc édité tout simplement en traitement de texte et sera « copié/collé » une fois arrivée à bon port et réellement connectée quelque part !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bon voyage!
c'est bien de lire ceux qui s'en vont... US Trip mental pour moi! Merci :)