mardi 5 février 2008

USA - Jour 4

Au programme principalement cet après-midi : opération de repérage des lieux, principalement de la ligne de bus Margate/Atlantic City.

Un temps fort grisailleux se profile...
Qu'importe. Toujours accompagnée de LuLu, je prépare mes petites pièces et rejoins l'arrêt de bus qui, - bon point ! -, se trouve à quelques pas de la maison.
Pour Atlantic City, ce sera le "505". Pas grand monde sous l'abri-bus...
On a coutume de dire "c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes" ; moi j'ajouterais : c'est dans les bus que l'on rencontre les vrais américains. (ENFIN !). Pardonnez-moi l'expression, mais appelons un chat - un chat : un gros noir avec un jean dans lequel je rentrerais 10 fois, une dizaine de latinos' et leurs enfants (à qui j'ai laissé ma place ; apparemment ce geste les a agréablement surpris !), et puis surtout, un conducteur de bus adorable, j'aimerais dire typique, tout droit sorti d'un film. Appelons-le Joe. Un peu style "Uncle Ben's" ("c'est toujours un succès!"). Accueillant et dynamique. Un "Hey you! How are you doin' !" et une franche poignée de main réservée à chaque nouveau voyageur. Il a tout de suite saisi que je n'étais pas d'ici. En même temps, j'étais la seule à prendre deux minutes pour mettre compter les pièces et les mettre dans la machine...
Il a suffit d'un "sorry, I'm French", pour que tout le bus soit au courant. "Hey, she's from France!", plein d'enthousiasme. Joe m'a baragouiné quelques mots qui se voulaient francophones, mais je n'ai pas compris. (C'est toujours bien d'essayer). Dans tous les cas, ce fut mon guide du jour ; physique et spirituel. "Merci de venir ici. Amuse-toi, rencontre les gens" ; je pense que c'est à peu près ça qu'il a résumé. Je ferai de mon mieux !


(drapeau blasé à la sortie du terminal de bus - copyright LN)

Je descends donc à Atlantic City et quitte mon gentil chauffeur sur ces mots. Ce n'est pas la grande frénésie... Peut-être le temps qui joue sur la perception de l'environnement... Mais j'aurais préféré me balader aux côtés des mouettes que me retrouver au milieu de ces passants la plupart sans but, (je l'étais moi-même), sortant des casinos ou des magasins.

J'entre dans un magasin de lunettes de soleil. Il y a de tout.. des sacs, des parapluies. Et des lunettes de soleil, donc. Ca tombe bien : je souhaitais m'en acheter une paire. Comme dit N*, ici, nous sommes au même niveau que l'Italie du Sud (parallèlement parlant). Le soleil, les UV sont donc très puissants... Surtout au bord de l'océan. Alors, pour 10$ à peine, je me suis fait ce petit plaisir. Avec ça, je ressemble un peu à une people' en fuite, (ou une mouche, au choix), mais ça me restera utile bien au delà des States !

Après l'épisode "achat de lunettes de soleil" (trépidant !), je marche, je marche. Je lève un peu la tête pour constater les panneaux lumineux, ni plus ni moins. Quelques clic' ça et là pour immortaliser les lieux, ni plus ni moins non plus... Atlantic City n'est résolument pas la ville de mes rêves. Mais je compte bien y retourner pour en découvrir d'autres aspects, et éventuellement rester sur un sentiment meilleur. Je pense que la grisaille pesante y était pour quelque chose.

Du coup, je ne me suis pas attardée dans le coin. Et puis la nuit n'allait pas tarder à tomber. Alors, après avoir récupéré les horaires de la ligne Atlantic City/Philadelphie que je pense emprunter demain, retour à Margate. Je rejoins donc le terminal de bus, et arrive à "attraper" le 505 pour reprendre le chemin inverse. Et là, surprise ! Joe, toujours à son poste. Grande joie mutuelle que de se retrouver ! Je m'octroie une petite place vers le fond, aux côtés d'autres voyageurs que je jugerais littéralement blasés. (Rien de péjoratif là dedans). Je retrouve également, assis sur le dernier large siège, et prenant toute la place, le "gros noir" du début. Gros noir, ça, ça fait un peu péjoratif.... Alors donnons-lui le nom de Sam. (Uncle Ben's, Sam... non non, je ne fais pas dans le cliché !). Sam, donc, s'endormait. Allait-il se réveiller à temps pour "getting off" ? Descendrait-il au même arrêt auquel nous étions montés 1h30 avant ? Autant de questions complètement inutiles mais qui m'ont traversé l'esprit sur le coup...
A nouveau, une famille latino monte dans le bus. A nouveau, je laisse ma place, car tous les sièges sont occupés, personne ne bouge, et les petits veulent s'asseoir. Joe me lance un lointain "Thank you very much !". J'en suis touchée. Mais je ne comprends pas vraiment pourquoi les gens ici n'y pensent pas plus tôt...

Un peu incertaine de l'endroit où je dois descendre, je me rapproche de Joe pour lui demander de m'indiquer l'arrêt pour Margate. Le temps d'échanger quelques mots en français, (et oui, maintenant, grâce à moi, il sait dire "Bonjour", "Comment vas-tu?", "A bientôt"), et je quittai définitivement Joe. Du moins, pour aujourd'hui ! Me revoilà à Margate City. Un "tut-tut!" sympathique, un coucou derrière la vitre, et mon nouvel ami repartait déjà pour de nouvelles aventures au volant.

Quant à moi, quelques instants plus tard, je découvrai les joies du supermarché américain en solo. (J'avoue non sans honte que j'ai utilisé mon dictionnaire entre les rayons). Quelques courses pour faire un gateau au yaourt... Qui, ce soir même, fut plutot un drôle d'échec. Il faut dire que j'avais oublié d'acheter l'huile, la levure, et également quelques pots de yaourt supplémentaires. (Et ma tête ? Alouette.). Un prototype à améliorer.... La prochaine fois sera la bonne ! I trust me.

* * *

Sur ce, les effets du décalage horaire se font sentir... (y'a des moments, comme ça !).
3h52 en France, pas encore 22h ici. Et déjà la fatigue qui monte. Je ne vais pas faire long feu !

Bise quotidienne transatlantique à Maman, Papa, frérôt, et mon chéri qui me lit peut-être aussi... (N'est-ce pas?). Et puis Antoine... (lis mon blog, au lieu de rester sur Facebook !)... Et puis Chri-Chri... Et puis tous les échoués par ici !

See you' :) !

* * *

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